Après la mort à Rome

Aujourd’hui, nous avons visité les catacombes de saint Sébastien (San Sébastiano en Italien). Après une très longue marche au soleil dans les ruelles pavées de la via Apia, nous étions heureux de retrouver la fraîcheur dans les allées sombres des tombeaux.
Si elles étaient sombres, le passé de Rome l’est tout autant.
Les catacombes datent du IIème siècle et furent de nombreuses fois rénovées, surtout au XVIème et au XVIIIème siècles. Elles font 12 kilomètres de long et sont organisées en trois niveaux : au premier et au deuxième étage, les tombes et les sarcophages sont incrustés dans les murs et sont recouverts d’une plaque de marbre où sont gravés les noms des personnes inhumées. Il y a également un columbarium, c’est-à-dire un lieu on l’on place les cendres des personnes ayant eu recours à l’incinération, chose acceptées par la religion des romains mais pas par la religion Chrétienne.
Au troisième étage se trouvent les mausolées les plus anciens qui autrefois étaient à l’air libre, et qui ensuite furent ensevelis sous la basilique. Ces petites chapelles étaient destinées à abriter la sépulture de plusieurs personnes, souvent de la même famille et appelés nécropoles, du grec Nécropolis qui signifie « cité des morts ». Et juste au dessus se trouve une pièce, le réfrégérum, où l’on pouvait manger et boire près des dépouilles afin de rendre une sorte d’hommage. Durant cette cérémonie relativement joyeuse malgré le lieu sinistre où elle se déroulait, on partageait le pain et le fromage pour « communiquer » et se rapprocher des membres de la famille disparus.
Pour les chrétiens, l’âme du mort était sacrée. Lorsqu’ils se sont approprié ce lieu, ils ne pouvaient pas écrire de textes en latin pour souhaiter la paix éternelle à la personne décédée car ils étaient parfois illettrés et souvent persécutés à cause de leur religion encore illégale à cette époque, alors ils inscrivaient des symboles chrétiens de la prière ainsi que le symbole du Christ, un poisson. Pour eux, les morts attendaient la résurrection dans leur tombe.
Ce sont d’ailleurs les chrétiens qui ont donné le nom de saint Sébastien à ces catacombes et à la basilique, qui autrefois étaient dédiés à saint Pierre et saint Paul, en référence au martyre Sébastien qui fut tué lorsqu’il tentait de diffuser la religion chrétienne. Ses restes sont conservés dans l’Eglise qui s’est construite sur de nombreux siècles, puis rénovée au XVIIème siècle en la mémoire de saint Sébastien. Nous avons beaucoup apprécié ce voyage dans le temps.
Marais Marine, Jounet Noémie et Eudeline Marion.